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De nouvelles résistances aux vermifuges de synthèse rapportées par des chercheurs

De plus en plus de résistances aux vermifuges chimiques identifiées

Une recherche menée sur des chevaux en Argentine en 2023/2024 confirme l’apparition des premières résistances à l’ivermectine. La recherche scientifique continue de montrer que l’efficacité des vermifuges de synthèse est en baisse face à plusieurs types de parasites internes chez le cheval. Il reste urgent de trouver d’autres solutions de biocontrôles pour éviter de graves problèmes sanitaires à venir.

Jusqu’à présent, les petits strongles équins étaient contrôlés par les vermifuges de synthèse

Les cyathostomes équins (petits strongles) sont largement répandus et abondants chez les chevaux au pâturage dans le monde entier. Bien que ces infections soient majoritairement subcliniques, elles peuvent, dans certaines conditions, provoquer un syndrome de maladie grave (la cyathostomose larvaire) caractérisé par une typhlocolite sévère, des coliques, une hyperthermie et une hypoprotéinémie marquée, avec un taux de mortalité élevé (Love et al., 1999; Peregrine et al., 2006; Lawson et al., 2023).

En Argentine, trois classes d’anthelminthiques sont utilisées pour contrôler les infections à strongles : les benzimidazoles, les tétrahydropyrimidines et les lactones macrocycliques. Récemment, une enquête sur les pratiques de contrôle des helminthes dans 85 grandes exploitations équines a révélé que les lactones macrocycliques (ivermectine) étaient de loin les anthelminthiques les plus utilisés, suivis des benzimidazoles, du pyrantel et des combinaisons de nématocides (moxidectine/oxfendazole) (Cooper et al., 2021). La résistance aux benzimidazoles est largement répandue dans le pays (Anziani et al., 2016), et un rapport récent a indiqué un début de résistance au pyrantel dans une des dix fermes étudiées (Cooper et al., 2023a). Concernant l’efficacité de l’ivermectine, une étude réalisée entre 2019 et 2021 a démontré une efficacité élevée (99,6-100 %) dans 15 fermes sur 15 (Cooper et al., 2023b).

Des résistances néanmoins de plus en plus présentes, y compris chez des parasites bien contrôlés par les vermifuges de synthèse

Cependant, en octobre 2023, les mêmes auteurs, lors d’une surveillance de routine dans une nouvelle exploitation équine du centre de l’Argentine, ont observé des œufs de strongles dans les fèces de chevaux adultes traités à l’ivermectine deux semaines auparavant. Suspectant une résistance anthelminthique, il a été décidé de réaliser un test de réduction du nombre d’œufs fécaux (FECRT) suivant les nouvelles normes recommandées par la World Association for the Advancement of Veterinary Parasitology (WAAVP) pour diagnostiquer la résistance anthelminthique chez les chevaux (Kaplan et al., 2023). En Argentine, comme dans le reste du monde, les cyathostomes sont les nématodes les plus courants chez les chevaux. Le contrôle repose presque exclusivement sur l’administration de benzimidazoles, de pyrimidines et de lactones macrocycliques. Cependant, l’utilisation intensive de ces médicaments entraîne le développement d’une résistance anthelminthique. Par exemple, la résistance aux anthelminthiques aux benzimidazoles est actuellement répandue en Argentine, tandis qu’une résistance aux anthelminthiques naissante aux pyrimidines (pyrantel embonate) apparaît dans les zones où ce médicament est utilisé. Les lactones macrocycliques, et en particulier l’ivermectine, sont de loin les médicaments les plus utilisés par la grande majorité des exploitations équines du pays. Bien que l’ivermectine soit utilisée depuis 1982, son efficacité contre les parasites strongles des chevaux est restée très élevée jusqu’à présent.

« Dans cette étude, nous rapportons pour la première fois la présence d’une population de cyathostomes résistants à l’ivermectine chez des chevaux adultes. Pour l’intervalle de 14 jours post-traitement, l’efficacité de l’ivermectine était de 79,5 % (intervalle de crédibilité à 90 % : 68,1-88,8) et de 79,3 % (74,2-83,6 %) avec les deux méthodes, respectivement. À 19 jours après le traitement, les réductions du nombre d’œufs fécaux étaient de 68,6 % (50,5-83,1) et de 68,4 % (61,9-74,1), respectivement. Dans les deux intervalles, cette population de cyathostomes répondait aux critères de résistance aux anthelminthiques. Ces résultats suggèrent la dispersion des cyathostomes résistants à l’ivermectine en Argentine. »

La science alerte les vétérinaires et l’industrie équine sur les risques face aux résistances aux vermifuges de synthèse

Compte tenu de l’utilisation généralisée des lactones macrocycliques, il est important que les vétérinaires et l’industrie équine promeuvent une utilisation plus sélective et basée sur des preuves de ces médicaments et établissent une surveillance de routine pour déterminer l’efficacité des anthelminthiques sur le terrain, afin de détecter les échecs de traitement le plus tôt possible et d’éviter les problèmes de santé potentiels ainsi que la propagation ultérieure de gènes résistants. Références et lien vers la publication : Laura G. Cooper, Benjamín Paz Benard, Martin K. Nielsen, Gabriel Caffe, Franco Arroyo, Oscar S. Anziani. First report of ivermectin resistance in cyathostomins (small strongyles) of horses in Argentina. Veterinary Parasitology: Regional Studies and Reports, Volume 52, 2024, 101046, ISSN 2405-9390.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2405939024000662 : De nouvelles résistances aux vermifuges de synthèse rapportées par des chercheurs