Résistance au fenbendazole chez des strongles affectant les chevaux…

Une recherche sur les strongles affectant les équidés en Slovaquie

/Les strongles sont parmi les parasites les plus courants des chevaux domestiques et sauvages à travers le monde. Ils peuvent causer des problèmes de santé graves, notamment une perte de poids, des diarrhées et autres affections digestives, ce qui affecte la santé des chevaux. La majorité des chevaux sont infectés par plusieurs espèces de strongles. Cependant, la diversité des espèces et la prévalence des infections peuvent varier selon les conditions de gestion des chevaux et l’âge. En Slovaquie, bien que l’industrie équine soit développée, peu d’études avaient été menées sur les communautés de strongles parasitant les chevaux.

L’objectif principal de cette étude était de documenter la diversité des espèces de strongles parasitant les chevaux domestiques en Slovaquie orientale et d’évaluer l’impact de facteurs tels que l’âge, le sexe et la localisation des exploitations équestres (qui diffèrent par leurs conditions de gestion) sur les communautés de ces parasites. L’efficacité des traitements anthelminthiques et la résistance à ces médicaments étaient également examinées.

L’étude a été réalisée sur deux exploitations avec des conditions de gestion différentes. Un total de 27 chevaux âgés de 1,5 à 21 ans ont été étudiés, et les différents strongles ont été collectés après un traitement anthelminthique. La méthode de diagnostic in vivo a été utilisée pour recueillir les nématodes, puis ils ont été identifiés sous microscope. Des tests de réduction des œufs fécaux (FECRT) ont été effectués pour évaluer l’efficacité de deux traitements anthelminthiques (fenbendazole et ivermectine). Des analyses statistiques ont été menées pour évaluer l’impact de divers facteurs sur la composition des communautés parasitaires.

Une grande diversité de strongles parasite les chevaux étudiés

Dans l’étude menée sur les chevaux domestiques de la Slovaquie, une diversité significative des espèces de strongles a été observée. En tout, 24 espèces de strongles ont été identifiées, appartenant à deux sous-familles principales : les Strongylinae (grands strongles) et les Cyathostominae (petits strongles). Cette dernière a été de loin la plus prévalente, représentant la majorité des infections chez les chevaux.

Chaque cheval était en moyenne infesté par 11,7 espèces différentes, avec des variations allant de 6 à 16 espèces par animal. Parmi les espèces les plus courantes, six cyathostomes se distinguaient par leur forte prévalence : Cylicocyclus nassatus, Cyathostomum catinatum, Cyathostomum pateratum, Cylicostephanus longibursatus, Cylicostephanus goldi et Cylicostephanus calicatus. Ces espèces représentaient environ 85 % des spécimens collectés, et Cyathostomum catinatum était l’espèce la plus dominante.

La communauté de strongles présentait une structure avec des espèces classées en groupes dominants, subdominants, en arrière-plan et rares. Huit espèces étaient dominantes, c’est-à-dire présentes chez plus de 80 % des chevaux, tandis que trois espèces étaient en arrière-plan (prévalence de 20 à 50 %) et huit autres étaient considérées comme rares (prévalence inférieure à 20 %).

Un aspect notable de la diversité observée est la faible proportion de grands strongles (sous-famille Strongylinae), qui n’ont été trouvés que chez 5,6 % des chevaux, en particulier Strongylus vulgaris et deux espèces du genre Triodontophorus. Ce faible taux contraste avec les résultats d’études antérieures menées dans la région, ce qui est probablement dû à l’utilisation généralisée d’anthelminthiques dans les dernières décennies, qui a contribué à la réduction de ces grands parasites au profit des petits cyathostomes, devenus dominants.

Un faible impact de l’âge ou du sexe du cheval… mais pas de son lieu de vie

L’étude a révélé que la composition des communautés de nématodes était significativement influencée par la localisation des fermes, probablement en raison des différences dans les conditions de gestion et l’accès aux pâturages.

En revanche, l’âge et le sexe des chevaux n’ont pas eu d’effet notable sur la structure des communautés parasitaires étudiées.

Des résistances aux molécules de synthèse utilisées pour la vermifugation des chevaux

L’étude a mis en évidence une forte résistance des strongylides aux molécules de synthèse couramment utilisées pour la vermifugation des chevaux, notamment les benzimidazoles. Les tests de réduction des œufs fécaux (FECRT) ont montré une réduction de seulement 36,4 % sur la première ferme et de 22,7 % sur la seconde après traitement au fenbendazole, ce qui indique une résistance marquée à cette classe de médicaments.

En revanche, l’ivermectine s’est révélée entièrement efficace dans les deux fermes, avec un FECRT de 100 %, et aucun œuf de nématode n’a été détecté après traitement.

Ces résultats confirment la présence généralisée d’une résistance aux benzimidazoles chez les cyathostomes, phénomène observé à l’échelle mondiale, et soulignent la nécessité d’ajuster les stratégies de gestion antiparasitaire, en particulier pour limiter la progression de la résistance aux anthelminthiques chez les chevaux.

Références et lien vers la publication :

Kuzmina, T.A., Königová, A., Burcáková, L. et al. Strongylids of Domestic Horses in Eastern Slovakia: Species Diversity and Evaluation of Particular Factors Affecting Strongylid Communities. Acta Parasit. 69, 1284–1294 (2024). https://doi.org/10.1007/s11686-024-00854-7

https://link.springer.com/article/10.1007/s11686-024-00854-7

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